“Les ordinateurs sont comme les dieux de l’Ancien Testament : avec beaucoup de règles, et sans pitié.”
Cette citation de Joseph Campbell souligne en filigrane une réalité de notre époque. Nous sommes dépendants de nos objets connectés et des algorithmes, comme l’était les israélites du Dieu Yahvé. Ils devaient suivre la Torah, dont le caractère brut et inquisitoire de certaines instructions laissait peu de place à la réflexion.
On pourrait penser cette époque révolue. Que non! Bien qu’étant des convertis aux nouvelles technologies, synonymes de modernité, nous sommes tout aussi tributaires d’un système directif. Des activités anodines telles que faire ses courses en ligne, rechercher l’amour, faire une réservation de son prochain voyage obéissent à une série d’instructions prédéfinies (les algorithmes).
Leur influence insidieuse mais réelle imprègne notre vie, privée comme professionnelle. Ils rythment notre quotidien, nous faisant des rappels utiles, distillant des conseils et épiant nos moindres faits et gestes; impunément… Ils peuvent même faire ou défaire des hommes politiques.
Nous sommes si conditionnés par ces Dieux qu’en toute chose, nous attendons des explications au lieu d’en chercher. Nous avons sacrifié non seulement notre liberté, mais aussi l’esprit d’analyse. Nous sommes en passe de devenir des êtres binaires, n’ayant que deux options: 1 ou 0, oui ou non…
Petit exercice de mémoire: savez-vous combien d’algorithmes vous accompagnent depuis ce matin, même contre votre gré? La réponse est loin d’être évidente. Quand bien même elle le serait, ce serait peut-être avec le concours d’un autre algorithme.
Citation
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